jeudi 10 octobre 2019

L"ALGERIE: UN PAYS SANS HISTOIRE

 UN PAYS SANS HISTOIRE

Les inconséquences, les abus et des frasques de nos fondés de pouvoir et de notre gouvernance nous auront coûté très cher...
D'abord en confiance en nous-mêmes et en notre capacité à nous auto gérer... Depuis 1962, nos hommes politiques ont tout fait pour démontrer leur incapacité à respecter ce pays et son peuple en se pliant aux lois qu'ils ont eux-mêmes promulguées... et ça va de Ben Bella qui fit de la République un instrument de culture de sa mégalomanie, à Boumediene qui l'exploita pour asseoir son autoritarisme dictatorial, à Chadli qui jura sur le Saint Coran qu'aucune Constitution ne touchera à l'option "irréversible" du socialisme et qui à la première révision constitutionnelle signa la fin de ce socialisme...et jusqu'à Bouteflika qui manipula la Constitution pour pouvoir mourir sur le fauteuil présidentiel.
Ce qui est très grave dans cet autocratisme imbécile, c'est surtout l'idée que nous nous donnons de nous-mêmes de ne pas mériter notre indépendance si chèrement acquise accréditant ainsi la thèse de certains colonialistes qui affirment que c'est grâce à la colonisation que nous sommes devenus un peuple et que sans elle nous reviendrons vite à l'état de peuplades...
Ensuite en déperdition d'énergies... Cette gouvernance du cafouillage qui ne repose sur aucune ligne directrice nous a valu des centaines d'expériences dans l'agriculture, l'enseignement, la pêche, l'industrie, la culture, le commerce, les finances, la santé, la justice, le logement.... Des expériences dictées non par la volonté de corriger celles qui les ont précédées mais de les annuler pour que les responsables du moment parrainent leurs propres expériences et fassent oublier les expériences des responsables qu'ils ont remplacés.
Cette situation nous a donné peut être le plus volumineux Journal Officiel du monde avec à chaque changement de président ou remaniement ministériel des tas de nouvelles lubies en forme de textes réglementaires...
Cette instabilité de nos réglementations nous a fait consommer en papier, encre d'imprimerie, frais de mission, publicité et heures de travail de quoi financer un projet de pont sur la méditerranée...
Ensuite, en perte de ressources... Le sport national qui consiste à effacer l'autre pour mieux se faire voir à conduit nos fondés de pouvoir à consacrer des budgets faramineux aux opérations de pur prestige ou de mégalomanie... et ça va de la construction du Maqam à la gloire de Chadli à la Grande Mosquée à la gloire de Bouteflika...
Ce dernier président n'y est pas allé de main morte et, disposant d'un budget colossal, il n'a pas hésité à réaliser une autoroute dans laquelle il a choisi le tracé qui lui permettait de faire le plus d'ouvrages d'arts de prestige: tunnels, viaducs... aux coûts faramineux, comme il a eu l'idée saugrenue de réaliser 100 locaux par commune qui ont été laissés à la merci de la pègre pour lui servir de bouges, des bibliothèques municipales sans lecteurs et autres crétineries mégalomaniaques...
Prenant exemple sur leur président, les ministres puis les walis et les maires n'ont pas hésité eux aussi à se laisser aller à ces folies qui ont permis à Sellal de réaliser plein de ronds-points et à un des wali d'inventer la "ligne bleue"...
Je n'ose pas parler des pertes gigantesques que le pays a eu à supporter dans ses ressources minières, halieutiques, foncières, énergétiques... humaines etc...
Une autre perte dont nous ne prenons pas compte de l'ampleur et du caractère catastrophique, c'est celle de notre... Histoire !...

Cette gouvernance débridée qui réagit par à coups a fait de notre pays un pays de l'éponge et de la gomme...
Il est en effet connu que quand Ben Bella prit le pouvoir, son premier réflexe fut d'occulter toute l'histoire qui l'avait précédé... A croire que l'Algérie avait sauté de 1954 à 1962 sans traverser les péripéties de sa difficile gestation....
De même quand Boumediène renversa Ben Bella, nous n'eûmes, de 1965 à 1979 à ne voir aucune image de notre histoire d'avant le coup de force... et ce fut la même chose avec Chadli qui archiva sous scellés toute l'euphorie Boumedieniste faisant accroire que l'Algérie n'a pas existé entre 1962 et 1980... et c'est le même principe qui fut retenu avec le HCE et Boudiaf puis avec Zeroual et qui connut ses pires usages avec Bouteflika qui renia même l'héritage de son propre mentor...
L'opération "mendjel" de salubrité publique qui a envoyé dans les poubelles de l'histoire les hommes du bouteflikisme pour avoir organisé le dépeçage méthodique et systématique du pays nous contraindra, pour oublier notre descente aux enfers à ne jamais enseigner à nos enfants la phase 2000-2019... Vingt autres années vont être supprimées de nos manuels et de notre mémoire...
C'est vous dire qu'avec toutes les histoires de notre gouvernance, tout ce que nous avons réussi à construire c'est "un pays sans histoire"...

OU EST LE PROBLÈME ?

  Il est des trucs que je ne comprendrai jamais, certainement parce que j'ai un QI de très loin inférieur à la moyenne nationale... Il e...